17h31. Ses tympans défraîchis bourdonnaient encore. La cause a son effet psychique. Et une désagréable sensation que la poussière s'était indélébilement logée dans la cornée de son œil droit lui revenait, plus souvent encore.
Des travaux entrepris quelques mois auparavant face à sa modeste boutique, Mnemo en avait gardé une forme de séquelle. Celle-ci se traduisait éventuellement par des tics.
On dit souvent que la prescription de gouttes ophtalmiques développe avec le temps une dépendance chez certains patients. Mais il y a belle lurette que Mnemo n'avait pas mis les pieds dans un hôpital. Alors, c'est sans qu'il ne ressente vraiment la nécessité de le faire, qu'il s'injecte toutes les heures ses quelques larmes artificielles. Le veillard cligne une, deux, puis trois fois, avant de reposer sa monture chromé Hollywood sur le nez.
Les souvenirs de Mnemo étaient plongés dans une obscurité trompés de cobalt par les néons de quelques machines, des jeux, et le reflet de quelques vieux posters de rock. Mnemo Niksun vendait un peu de tout, en fait, mais surtout des souvenirs. La mémoire de gens important ou de ceux qui considéraient d'eux-mêmes avoir eu une vie suffisamment passionnante pour en graver des extraits, et les placer sur le marché. Mnemo ne se spécialisait pas. Curieux, il proposait aussi bien à ses clients de vivre les débauches d'un rockerboy des 90' que la mélancolie d'un mercenaire durant la dernière guerre corporatiste.
Un marché qui souffrait face aux plus récents progrès technologiques, dont le métavers, qui proposait une réalité virtuelle entièrement malléable, disait-on. Ses utilisateurs - des gamins pour la plupart selon Mnemo - encensaient cette invention tout en stigmatisant celle des mémoires. Et comme ce monde était si influençable, la simple rumeur devint avec le temps un soupçon populaire. Mnemo préservait un pacifisme majestueux quand on lui demandait si ses souvenirs étaient vraiment réels...
D'après l'ancien c'est le métavers qui proposait une échappatoire à la réalité; ses souvenirs, eux, ne faisaient que retranscrire la raison pour laquelle nous craignions autant le présent.
Des travaux entrepris quelques mois auparavant face à sa modeste boutique, Mnemo en avait gardé une forme de séquelle. Celle-ci se traduisait éventuellement par des tics.
On dit souvent que la prescription de gouttes ophtalmiques développe avec le temps une dépendance chez certains patients. Mais il y a belle lurette que Mnemo n'avait pas mis les pieds dans un hôpital. Alors, c'est sans qu'il ne ressente vraiment la nécessité de le faire, qu'il s'injecte toutes les heures ses quelques larmes artificielles. Le veillard cligne une, deux, puis trois fois, avant de reposer sa monture chromé Hollywood sur le nez.
Les souvenirs de Mnemo étaient plongés dans une obscurité trompés de cobalt par les néons de quelques machines, des jeux, et le reflet de quelques vieux posters de rock. Mnemo Niksun vendait un peu de tout, en fait, mais surtout des souvenirs. La mémoire de gens important ou de ceux qui considéraient d'eux-mêmes avoir eu une vie suffisamment passionnante pour en graver des extraits, et les placer sur le marché. Mnemo ne se spécialisait pas. Curieux, il proposait aussi bien à ses clients de vivre les débauches d'un rockerboy des 90' que la mélancolie d'un mercenaire durant la dernière guerre corporatiste.
Un marché qui souffrait face aux plus récents progrès technologiques, dont le métavers, qui proposait une réalité virtuelle entièrement malléable, disait-on. Ses utilisateurs - des gamins pour la plupart selon Mnemo - encensaient cette invention tout en stigmatisant celle des mémoires. Et comme ce monde était si influençable, la simple rumeur devint avec le temps un soupçon populaire. Mnemo préservait un pacifisme majestueux quand on lui demandait si ses souvenirs étaient vraiment réels...
D'après l'ancien c'est le métavers qui proposait une échappatoire à la réalité; ses souvenirs, eux, ne faisaient que retranscrire la raison pour laquelle nous craignions autant le présent.
Dernière édition par Mnemo Niksun le Sam Avr 04, 2020 12:35 am, édité 1 fois